« Si la partie poursuivante a la charge de prouver que le prévenu est demeuré, en connaissance de cause, plus de deux mois sans acquitter le montant de la pension alimentaire qu'il a été condamné à payer par décision de justice, il appartient au débiteur qui se prévaut d'une impossibilité absolue de paiement d'en rapporter la preuve. » Cass. crim., 19 janv. 2022, n o 20-84287, M. X, FS–B (cassation sans renvoi CA Douai, 23 juin 2020), M. Soulard, prés. ; SCP Sevaux et Mathonnet, SCP Lyon-Caen et Thiriez, av. Fréquents sont les cas d'impayés de pension alimentaire fixée par décision judiciaire ou par acte exécutoire et qui, dès lors qu'ils excèdent deux mois, deviennent constitutifs du délit d'abandon de famille 1. Et cela, que le débiteur n'ait rien versé, qu'il l'ait fait partiellement 2 ou que la décision fondant l'obligation alimentaire ait été ensuite réformée 3. On connaît en effet la sévérité de la jurisprudence sur ces points, dont le fondement se trouve dans le principe de préservation de l'autorité judiciaire.
( Cass., Crim., 19 janvier 2022, n°20-84. 287) III- Comment est réprimé le délit d'abandon de famille? La juridiction compétente pour connaître de cette infraction est le Tribunal correctionnel: du lieu de commission de l'infraction ou, du lieu de résidence du prévenu ou, du lieu d'arrestation ou de détention ou, du domicile ou de la résidence de la personne qui devait recevoir les sommes dues. En outre, l'infraction d'abandon de famille est un délit, de sorte que le délai de prescription de 6 ans commence à courir à compter de la commission de l'infraction (= le jour de l'absence du second paiement sur les deux mois consécutifs). Enfin, les personnes physiques reconnues coupables de cette infraction encourent une peine de 2 ans d'emprisonnement et de 15. 000 € d'amende. De même, elles encourent les peines complémentaires de l'article 227-29 du Code pénal (à savoir l'interdiction des droits civils, civiques et de famille, l'interdiction d'exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact habituel avec des mineurs, etc. ).
Pour mémoire, le terme « décision » inclut divers actes juridiques et désigne, dans le cadre de la fixation d'une obligation alimentaire: - Un jugement - Une convention judiciaire homologuée - Une convention de divorce ou de séparation de corps - Un acte authentique fait pardevant un notaire - Une convention à laquelle un organisme débiteur de prestations familiales a donné force exécutoire, notamment concernant des ex-concubins ou les partenaires de PACS. Ensuite, cette décision doit être définitive, ce qui implique qu'elle doit être exécutoire et ne doit pas être susceptible de recours. De même, la décision contenant l'obligation alimentaire doit avoir été portée à la connaissance de celui qui en est débiteur, et doit donc lui avoir été signifiée. Pour caractériser l'infraction d'abandon de famille, le débiteur de l'obligation familiale doit avoir manqué à celle-ci dans un délai minimal de deux mois. Ce délai de deux mois court à compter de la date de signification de la décision qui comporte l'obligation familiale.
Ce délit est puni d'une peine de deux ans d'emprisonnement et de 15 euros d'amende. Lire également: ► Pension alimentaire: comment la recouvrer? ► Congés paternité et période de confinement ► Logement de famille - séparation - divorce ► Confinement et violences conjugales ► Divorce: 1er septembre 2020, réforme, nouveautés, … « Back to Glossary Index Accord de règlement matrimonial
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