« Le souci, c'est que chaque patron pêcheur s'est organisé lui-même, sans concertation. La SEM devra peut-être réfléchir et leur proposer quelque chose de plus structuré. Car sur les quais, il n'y a aucun aménagement pour recevoir le public. Les professionnels travaillent au milieu des gens, tout proche du bord. S'il y a un accident un jour, nous serons tenus pour responsable », regrette-t-il. Si les patrons pêcheurs s'acquittent de la taxe d'équipement du port, la vente directe n'est pas sans conséquence sur l'activité économique de la criée. Néanmoins, elle ne se déroule que pendant la période estivale. Les pêcheurs doivent déclarer les quantités vendues, mais ils sont libres de pratiquer les prix qu'ils souhaitent. Pour Max Palladin, la vente directe pose un autre problème: « On le voit, les conditions sanitaires sont loin d'être idéales ». Quoi qu'il en soit, les acheteurs n'ont pas le même point de vue, la vivacité des crustacés étant pour eux plus qu'un gage de qualité. Ils font même preuve d'une patience rare.
Plus de homards? « Pas grave, on prend un ticket et on attend le prochain bateau! ». Une patience à faire rêver les automobilistes… La vente directe renoue également avec une longue tradition des ports de pêche. Elle répond également à une demande assez similaire que celle que connaît actuellement la filière agricole. Pour les professionnels, aidés par leurs familles, c'est du travail supplémentaire, mais c'est rentable. Toutefois, s'ils veulent éviter un nouveau mille-feuille réglementaire et administratif, les pêcheurs, la criée et les acheteurs devront garder le bon équilibre.