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Au début il y a la parole du père. Celle qu'on écoute, qu'on croit, qu'on n'ose interrompre. Il y a le silence que la parole impose. Puis vient la parole du fils face à la mère, face à celle qui ne dit rien. Une parole emplie d'affirmation, un torrent de mots. Au final, il y a ce père qui a tout dit et cette mère qui s'est tue. Comme disait mon père... Le comble de l'élégance' c'est de prévoir les moments où l'on n'en aura plus. Comme disait mon père... Dans ton désert' il n'y aura que le vent pour gémir et que du sable pour l'entendre. Jean Lambert-wild La note du metteur en scène « Là où la montagne dépasse du mot qui la désigne se trouve un poète » disait Odysseus Elytis. Lorsque j'ai lu, debout dans une librairie Comme disait mon père… Ma mère ne disait rien j'ai entendu les voix de notre enfance qui tout au long de notre vie résonneront à jamais. J'ai pleuré et j'ai ri, car je ressens comme Jean Lambert-wild l'écrit, que « le théâtre est cette ligne de vie qui nous donne la force de transporter en riant, notre cargaison de misère, de souffrance et de mort.

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Monologue dramatique de Jean Lambert-wild interprété par Natalie Royer dans une mise en scène de Michel Bruzat. Il fallait oser mettre en scène le texte de Jean Lambert-wild, construit à partir de la même anaphore: "Comme disait mon père". Un texte sinueux qui convoque des souvenirs d'enfance par dizaines dans une langue poétique où affluent les néologismes et les phrases à double sens. Un texte dense qui au bout du compte dessine un portrait de famille douloureux. C'est le pari qui a motivé Michel Bruzat. Le metteur en scène du Théâtre de La Passerelle de Limoges, artisan de spectacles inoubliables tels que: "Histoire de Marie", "L'enseigneur" ou "Comment va le monde? " pour ne citer que ceux-là, a relevé ici le défi de rendre vivant et passionnant le texte composé exclusivement de citations égrenées en rafales. Il n'est pas seul dans cet incroyable défi car il a fait appel à une actrice extraordinaire de nuances, de force et de fragilité mêlées: Nathalie Royer. Entre un père qui dit tout (et parfois son contraire) et une mère dont il traduit les silences, son personnage ne pourra s'exprimer qu'à moins de s'approprier ces paroles trop dites ou trop tues... Nathalie Royer est l'enfant (le fils dans le texte original) dont on sent toute l'amertume au fil de ce monologue hypnotique, au fur et à mesure que se métamorphose devant nous cet être accablé d'un poids insoutenable auquel fait écho le second monologue concernant cette mère muette, et qui tente à tout prix de s'en libérer pour exister enfin.

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Vers l'époque où j'ai commencé mes études secondai re s, mon père m ' a dit: « Si tu fais un [... ] petit effort supplémentaire, tes [... ] résultats s'en trouveront améliorés parce que tu sais très bien que tu apprends quelque chose de nouveau et que tu souhaites réussir. About the time I went into hi gh scho ol, my father said to me, "You k now, if [... ] you just make that little bit of extra effort, [... ] you can do better because you are really very aware of the fact that you are learning something new and that you want to do it well. Ensuite il m ' a dit, " Mon père e s t au ciel, je pourrai [... ] lui demander d'aider. H e th en added, "My father is in hea vens, perhaps [... ] I could ask him to help. Mon père m ' a dit q u 'a près un voyage en Antarctique, [... ] on ne peut plus s'en passer. I rem emb er my father te lling me t hat on ce you [... ] go to Antarctica, you become addicted. Par le passé, toute tentative de condamner les pratiques totalitaires du sacro-saint Staline se serait au minimum soldée [... ] par une condamnation à la prison à perpétui té - comme d a ns le ca s d e mon père, q ui a enduré neuf [... ] années d'enfer dans le goulag - ou par une mort immédiate.

Le décor est une pente construite avec des cubes en ardoise ou Natalie Royer écrit par moment les chapitres des deux pièces pour marquer l'importance de la communication entre parents et enfants. C'est une pièce où le verbe et la verve ont leurs importances, pour faire écho au travail de mémoire de l'auteur. L'intime est soi-disant le leitmotiv de ce spectacle, je pencherais plus pour la confession. Pour ce moment, cette fraction de seconde, où on a peur de ce qui va nous arriver derrière. C'est une pièce qui fait forcément référence à ce que l'on peut vivre soit pendant les grandes démonstrations de nos parents soit sur les moments confidences avec eux. Ce n'est pas une pièce qui marque par sa mise en scène mais plutôt par le texte et l'interprétation de Natalie Royer.