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Quant a la cheminée Dieu sait d'où elle vient, d'une chambre d'hôtel de France ou d'Italie, d'une chambre d'amis? J'ai beaucoup voyagé et n'ai rien retenu que des objets perdus. Jean Tardieu, Monsieur Monsieur, 1951. Un mot pour un autre LE RÉCITANT, s'avançant devant le rideau fermé Vers l'année 1900 – époque étrange entre toutes –, une curieuse épidémie s'abattit sur la population des villes, principalement sur les classes fortunées. Les misérables atteints de ce mal prenaient soudain les mots les uns pour les autres, comme s'ils eussent puisé au hasard les paroles dans un sac. Le plus curieux est que les malades ne s'apercevaient pas de leur infirmité, qu'ils restaient d'ailleurs sains d'esprit, tout en tenant des propos en apparence incohérents, que, même au plus fort du fléau, les conversations mondaines allaient bon train, bref, que le seul organe atteint était: le « vocabulaire ». Ce fait historique – hélas, contesté par quelques savants – appelle les remarques suivantes: - que nous parlons souvent pour ne rien dire - que si, par chance, nous avons quelque chose à dire, nous pouvons le dire de mille façons différentes, - que les prétendus fous ne sont appelés tels parce que l'on ne comprend pas leur langage - que dans le commerce des humains, bien souvent les mouvements du corps, les intonations de la voix et l'expression du visage en disent plus que les paroles - et aussi que les mots n'ont, par eux-mêmes, d'autres sens que ceux qu'il nous plait de leur attribuer.

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Comme être humain social, Jean Tardieu a comme chacun d'entre nous besoin de mettre des mots sur les images, a fortiori sur les œuvres les plus fortes, pour leur donner du sens. Comme poète toutefois c'est quand même un type de commentaire verbal très particulier qu'il choisit pour sa part d'effectuer. Sur le site de la revue Textimage, Frédérique Martin-Scherrer, étudie certains des procédés par lesquels Jean Tardieu transpose ou plutôt traduit certaines œuvres picturales dans l'univers particulier des mots. Le lecteur s'y reportera avec profit. Et peut-être y trouvera-t-il matière à s'exercer lui-même à divers types de traductions verbales dont nous ne citerons ici, car il est très aisément adaptable en classe, que le ramollissement. À l'imitation des portraits ramollis réalisés par l'artiste cinétique Pol Bury, à partir des déformations engendrées par un miroir mou soumis à des jeux de pression diversifiés, Jean Tardieu imagine de ramollir à son tour les mots de la langue, non seulement par des à-peu-près, des néologismes ou des mots-valises, mais encore en faisant bredouiller, bégayer la langue.

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Par leur réalité de matière d'abord, par leur puissance, ensuite, de surrection de nos imaginaires, elles constituent, au-delà de toute syntaxe établie, comme l'avant-scène d'un théâtre, le point de passage d'une parole qui agirait "sans le secours des mots" mais "avec une telle abondance, un tel don de persuasion et de surprise que nous en avons souvent le souffle coupé". Nous avons à diverses reprises, à l'intérieur de ce blog, insisté sur ce pouvoir sidérant des images capables tout autant d'instrumentaliser nos affects que de libérer ceux d'entre eux qui se trouvaient jusque-là contraints par les conditionnements culturels et pseudos rationnels qui s'exercent sur eux. Et c'est pourquoi il nous est toujours apparu que face à ce pouvoir si particulier de l'image, il était nécessaire de ne pas oublier, comme l'affirme ndzain, que l'image est ce qui se construit dans le visible commun construit par une parole. Jean Tardieu ne dit pas autre chose qui écrit que si le peintre - ou l'artiste - peut très bien considérer que son but est atteint une fois touchées les couches profondes de notre sensibilité, le public, qui ne saurait, lui, vivre en société sans échanger avec ses semblables, doit en passer par le commentaire verbal, pour témoigner des remuements intérieurs, des jouissances singulières que l'œuvre lui aura donné à vivre.

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LA BONNE, annonçant. Madame la comtesse de Perleminouze! MADAME, fermant le piano et allant au-devant de son amie Chère, très chère peluche! Depuis combien de trous, depuis combien de galets n'avais-je pas eu le mitron de vous sucrer! MADAME DE PERLEMINOUZE, très affectée. Hélas! chère! j'étais moi-même très, très vitreuse! Mes trois plus jeunes tourteaux ont eu la citronnade, l'un après l'autre. Pendant tout le début du corsaire, je n'ai fait que nicher des moulins, courir chez le ludion ou chez le tabouret, j'ai passé des puits à surveiller leur carbure, à leur donner des pinces et des moussons. Bref, je n'ai pas eu une minette à moi. Jean Tardieu, Extrait de Un mot pour un autre. Un commentaire de ce texte, par Daniel Lefèvre, dans le fichier ci-dessous: Un mot pour un autre (Fin) MADAME ET MADAME DE PERLEMINOUZE, le harcelant et le poussant vers la porte. Monsieur, vous n'êtes qu'un sautoir! MADAME Un fifre! MADAME DE PERLEMINOUZE Un serpolet! Une iodure! Un baldaquin! Un panier plein de mites!

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Un parfum pénétrant qui est la clé — mais que l'on perd Une tombe qui vient toute seule quand on l'appelle Un soupir inconnu une horloge abandonnée aux corbeaux Le soleil qui s'éteint sur la mer et ne remontera jamais plus. Jean Tardieu

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Ce qui donne quelque chose comme ceci: En reluquaginant le rallamolissement de mon porteret par tes tsoins, j'osterve ma boutrouille avec une certaine stuprafaction. … Ce n'est plus seulement un miroir aux allumettes, c'est un miroir des formants, des haubans, des forbans, un laminoir plurifocalisé, pluricellulaire, pluri-disciplinaire (comme on dit en Bredouille d'aujourd'hui), c'est-à-dire plurinase, pluricrâne, plurimenton, pluribouche. J'équivoque ci-après quelques-uns de ces masques révélatueurs, multigrades et plantigrades. Le professeur réellement intéressé à la formation en profondeur de ses élèves et qui vise de toutes ses forces à leur émancipation finale comme y invite le beau mot d'éducateur ( ex-ducere) trouvera sûrement dans ce que Tardieu décrit de sa pratique, matière à réflexion. Pour le poète, pas question de descriptions objectives, d'analyses éclairantes et soumises, d'explications philologiques, de rapprochements historiques, de mises en perspectives esthétiques, d'herméneutiques plus ou moins inquisitrices.

Celle-ci est plus fantaisiste et tranche avec la complexité de la strophe précédente. La fin du poème coïncide avec la fin du travail du poète. Celui-ci pose ses outils. Nous avons ici une mise en scène ludique de l'écriture. Le poète ne se prend pas au sérieux. " je les pose " fait écho à " Outils posés " du titre " je les (cod) pose ", " ils (sujet) parlent tout seuls". Autonomie du texte poétique Le poète se regarde écrire, il prend du recul par rapport à son texte. Il se retire sur la pointe des pieds: " je m'en vais " Mais le texte continue à vivre grâce au pouvoir des mots et grâce à la médiation du lecteur qui les fait vivre Conclusion Glissement de l'évocation de l'objet vers le langage lui-même. Ce dernier devient l'objet sur lequel le poète médite. Evocation des outils linguistiques utilisés par le poète. De plus, Jean Follain insiste sur l'autonomie du poème qui continue à vivre une fois créé. Ceci rappelle l'anecdote racontée par Paul Valéry dans Variétés: l'auteur se promène dans la rue et un passant lui demande du feu.