Aux trois vers rapides qui effaçaient la gloire de Thésée succède un vers aux mesures lentes, aux coupes fortes, « mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche « note les allitérations en –m- et en –f- et les assonances en –i- et en –è- qui forment une harmonie et soulignent le gloire d'Hippolyte. Phèdre dépeint une beauté inconsciente d'elle-même, un charme « farouche «. Ainsi Hippolyte, s'il attire les cœurs, ce n'est point pour accumuler les conquêtes, comme le volage Thésée, c'est involontairement. Malgré la décence de son langage Phèdre a donc déjà avoué son amour à Hippolyte, par personne interposée, en attribuant à Thésée les qualités d'Hippolyte. On peut le remarquer à l'entrelacement des pronoms et des prénoms « je, Thésée, Il, vous, Hippolyte, Vous, je, Phèdre «. Au couple « moi, lui « succède le couple « vous, moi « par l'intermédiaire du subterfuge « lui, vous «. Thésée n'est qu'un prétexte, l'intercesseur entre Hippolyte et Phèdre. Racine phèdre acte 2 scène 5 map. Hippolyte entre ainsi dans la légende de Phèdre à la place de Thésée.
Cependant la folie n'est pas le seul sentiment qui nous provient des vers qui suivent sa déclaration, il y a aussi le dégout que Phèdre éprouve envers elle-même. Elle décrète même au 678 ème vers: « Je m'haborre encor plus que tu ne me détestes. »; aux deux vers suivant elle associe son amour à l'adjectif « fol » et elle exprime la division qui règne en son esprit en associant le mot « raison » au mot « poison ». Les dieux contre Phèdre Une héroïne maudite L'aspect innocent du personnage ressort lorsque cette dernière fait référence à elle-même comme étant un « objet infortuné des vengeance céleste » (vers 677). Les véritables coupables d'après la reine d'Athènes sont « les dieux » désignés avec insistance dont l'anaphore fait amplifier l'impuissance de Phèdre qui se qualifie explicitement comme étant « une faible mortelle » (vers 682). Racine phèdre acte 2 scène 5 summary. « (…) Ces dieux qui dans mon flanc ont allumé un feu fatal à tout mon sang (…) » (vers 679 – 680), on voit dans ces vers la passion incontrôlable de l'héroïne métaphorisée par les mots « feu fatal ».
Si pourtant à l'offense on mesure la peine, Si la haine peut seule attirer votre haine, Jamais femme ne fut plus digne de pitié, Et moins digne, seigneur, de votre inimitié. Des droits de ses enfants une mère jalouse Pardonne rarement au fils d'une autre épouse; Madame, je le sais: les soupçons importuns Sont d'un second hymen les fruits les plus communs. Tout autre aurait pour moi pris les mêmes ombrages, Et j'en aurais peut-être essuyé plus d'outrages. Ah, seigneur! que le ciel, j'ose ici l'attester De cette loi commune a voulu m'excepter! Qu'un soin bien différent me trouble et me dévore! Madame, il n'est pas temps de vous troubler encore: Peut-être votre époux voit encore le jour; Le ciel peut à nos pleurs accorder son retour. Phèdre ACTE second Scène 5 - Phèdre - Cultivons nous. Neptune le protège; et ce dieu tutélaire Ne sera pas en vain imploré par mon père. On ne voit point deux fois le rivage des morts, Seigneur: puisque Thésée a vu les sombres bords, En vain vous espérez qu'un dieu vous le renvoie; Et l'avare Achéron ne lâche point sa proie.
Ses exclamations sont signes d'une grande colère, dès les premiers mots de sa tirade, on la ressent. L'allitération: « Ah! Cruel, tu m'as trop entendue. » Augmente le rythme du propos accentue les émotions de Phèdre. Tirade de Phèdre dans la pièce de Racine (Acte II, scène 5) - Libre Théâtre. Elle nomme Hippolyte ''cruel'' car sa réaction la met en colère, elle a l'impression qui lui donne une leçon de morale alors qu'elle ni peut rien, c'est sa destinée. L'aveu est le point de non-retour et est la clé de l'intrigue. Dans un certain sens, les personnages paraissent retarder leur destin en refusant de se comprendre. Mais en avouant sa malédiction à Hippolyte Phèdre vient de commettre l'irréparable encore plus que lorsqu'elle l'avait dit à Oenone, cet aveux n'a fait qu'accentuer sa culpabilité. La rage de Phèdre cache sa honte, elle préfère se mettre en colère et devenir folle pour ne pas afficher sa honte, par fierté. Elle ne supportera pas le refus calme d'Hippolyte. En effet il réagit très rationnellement en face de Phèdre qui devient folle, il ne la menace pas, il lui explique surpris que la situation est choquante et interdite.
Voici un résumé scène par scène de Phèdre de Jean Racine. N'oublie pas d'aller lire ma fiche de lecture de Phèdre de Racine pour comprendre l'intérêt littéraire et les thèmes de cette pièce. Phèdre – Acte I Scène 1 Hippolyte est le fils de Thésée (roi d'Athènes) et d'une Amazone. Il annonce à son gouverneur, Théramène, qu'il veut partir de Trézène (ville où se déroule l'action) pour rechercher son père absent, dont personne n'a de nouvelles. On apprend aussi qu'il veut fuir Aricie, une ancienne princesse rescapée d'un massacre. En effet, Hippolyte pense qu'Aricie le hait. Scène 2 Phèdre est annoncée. Elle est la s econde femme de Thésée. Tout le monde quitte la scène. Phèdre, Racine : résumé scène par scène. Scène 3 Phèdre est triste et malade. Sa confidente Oenone nous apprend qu'elle va mal au point d'en oublier ses devoirs de reine, de refuser de manger, et de se laisser mourir. Phèdre avoue quelle est cette maladie qui la ronge: elle aime Hippolyte, son beau-fils. Elle a tout fait pour oublier Hippolyte, le chasser, faire semblant de le détester, mais sa passion est plus forte.