Comment Faire Une Coupe En Sifflet

Théâtre des Champs-Elysées, Paris Le 13 octobre 2012 MUSIQUE & DANSE, Coups de coeur Dans le cadre des récitals des Grandes voix, la mezzo-soprano Elīna Garanča, accompagnée par le Prague Philarmonia, interprète des airs d'opéras italiens et français. Continuer la lecture
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Elīna Garanča Théâtre Des Champs Elysées 14 Octobre Roscoff Letelegramme

Elīna Garanča a été Dalila à Vienne et New York pendant la saison dernière avec Roberto Alagna dans le rôle de Samson. Pour la saison prochaine, elle reprend le rôle au Staatsoper de Berlin, sous la direction de Daniel Barenboim, elle retrouve le personnage de la princesse Eboli de Don Carlo, qu'elle chantera en Italien pour la première fois au Bayerische Staatsoper, avant de devenir, au Met, la Marguerite de La Damnation de Faust. Ce soir de concert, l'orage bat le pavé et force les spectateurs à s'entasser dans le hall en attendant l'ouverture de la salle. Certains, qui ont vu Elīna Garanča dans la version originale en français de Don Carlo à l'Opéra de Paris, se réjouissent d'entendre « La Chanson du voile », « Nel giardin del bello » (II, 2) en concert. Celle qui a incarné plusieurs rôles de travestis, était belle pourtant dans sa tenue blanche d'escrimeuse, une épée à la main. Mais ce n'est pas l'image d'une salle d'armes que souhaite le public lorsqu'on lui raconte une légende des temps anciens dans un jardin de l'Espagne de Philippe II.

Elīna Garanča Théâtre Des Champs Elysées 14 Octobre 2010

La différence de couleur et de sonorité était ainsi palpable, s'aventurant vers des mélodies plus joyeuses, plus rythmées, quoique parfois également teintées de mélancolie ou d'accents bien plus intenses. Sans être moins exigeantes vocalement que dans la première partie, on sent quand même bien que ces chansons sont bien plus empreintes d'espoir et d'ardeur que les précédentes. De plus, les intermèdes orchestraux étaient tout aussi endiablés et enthousiastes, arrangés d'ailleurs par Karel Mark Chichon à partir des morceaux originaux. La chanson que j'ai préférée a été probablement la dernière, No puede ser de Sorozabal, un air passionné écrit pour un ténor, mais qui peut également être chanté par une femme. Ce que la chanteuse n'a pas manqué de souligner, disant malicieusement que « de toute façon, j'ai joué pas mal de trousers parts, j'y connais deux ou trois choses à ce genre-là… ». Cette chanson est celle qui m'a sans doute fait le plus frissonner du concert, car Elina Garanca y a mis une incroyable intensité, un coffre et une force de voix à remplir toute la salle.

Seule originalité, la première version de « L'amour est enfant de Bohème » découverte par Michel Plasson dans son enregistrement de 2002 et qui ressemble à s'y méprendre à du Messager. Certes Elina Garança possède le rôle qu'elle a abordé avec succès sur scène au Met en 2010 mais sa Gitane, livrée à elle-même reste assez générique, un peu guindée, et « L'air des Cartes » perd toute saveur sans sa conclusion en trio. L'interprète s'égare aussi dans les bis. Un air de zarzuela bien chanté mais sans le frémissement que lui apporterait une hispanité véritable. Au moins la tessiture est elle adaptée tandis que Granada et A Marechiare sont typiquement des airs de ténor et ne lui donnent guère d'occasions de briller. Restent tout de même à apprécier un timbre superbe et une tenue vocale incontestable. Frédéric Norac À propos Liste Collaborations éditoriales Références / 2012 Les articles de Frédéric Norac Partager