Et surtout déboussolant et ce, à plusieurs titres malheureusement. Tout d'abord, M promettait un album animal et son premier single « Mojo » au riff acéré sonnait vraiment comme l'opportunité de découvrir la face rock cachée de M. Rendez-vous manqué. Lawrence clais batterie sony. Volontairement, Mathieu provoque comme un retour au ludique, au coup de folie et à la liberté totale mais cette volée de titres hétérogènes au possible forment un album encore plus incohérent qu'un best of... les bonnes chansons en moins. Le constat est certes peu élogieux et les traits un rien forcés mais c'est bien là l'autre regret, Îl manque profondément de vraies bonnes chansons solidement fondées sur des mélodies grisantes et enlevées par des paroles poético-délirantes du plus bel effet. Tout y est trop inconstant, trop éclaté et trop gavé de genres et de clichés pour être crédible. Les chœurs dispensables de Vanessa Paradis sur un « Je Suis Venu Te Dire Que Je M'En Vais » latino (« Bahia »), le jazz manouche hors sujet (« La Maison de Saraï ») arrive comme un cheveux sur la soupe, le folk hébété (« Laisse Aller ») et la variétoche indigeste (« La Vie Tue ») parachèvent un tableau peu glorieux.
J'avais donc déjà tout deviné. De là-haut, -M- enchainera plusieurs titres version dépouillés du coup, mais même si moi j'adore l'endroit où il est (éclairé par retour de lumière dans le miroir d'une rotonde au plafond du Trianon) les spectateurs en dessous de lui ne voient rien. Il s'en excusera, c'était pour réaliser sa lubie, comme ça. Et ça sera assez drôle car les gens le réclament « en bas » alors que le public d'en haut est totalement ravi! Bref, s'en suivra « La Seine », « Ma Mélodie », « Qui de Nous Deux » certaines en version aussi amputée car un peu difficile de les garder en entier juste piano voix? Puis arrive « La Vie Tue » que je pensais serait hyper triste en solo, mais d'un coup Brad et Lawrence nous balancent du son, du coup je ne les avais pas vu arriver, c'était parfait! Et pendant que –M- redescend, c'est Brad à l'honneur avec sa machine infernale pour « Gimmick » j'en rêvais de cette chanson! M- en concert à Nice ! - Art Côte d'Azur. c'était énorme! Matthieu les rejoins sur la chanson d'après, pour « Le Complexe Du Corn Flakes » affublé de lunettes M lumineuses, mais VRAIMENT lumineuses!
Du coup, peut-être aussi sa musique ou la façon de la faire ». Cet appartement est un studio d'enregistrement, un labo, un musée. Des photos partout (ici Bashung, là-bas Bowie), un piano à queue, des synthés, etc. Les rideaux sont tirés, semi-obscurité permanente. C'est là que Les vestiges du chaos a vu le jour. L'album. « Tu vois, moi j'vais vite. Je fais vite les choses. Et si ça ne suit pas… ». Huit ans ont pourtant passé depuis le précédent, Aimer ce que nous sommes … « C'est vrai. Je vais chercher la nourriture, l'inspiration ailleurs. je stocke beaucoup de sons, d'idées, etc. Donc ça prend du temps. Ensuite, je suis très très vite dans la matière sonore. Sauf que parfois, ce que j'ai gambergé ne fonctionne pas, donc je repars dans une autre direction ». Un peu comme le peintre qui va mentaliser un tableau trois ans et le réaliser en 10 minutes? M, de retour sur la scène du Palais Nikaia - Riviera Magazine. « Un peu… sauf que le processus inclut d'autres personnes… ». Stop! Les musiciens bossaient mais ne captaient pas ce que je voulais. J'ai été, comment dire, … bref, ça s'est très mal passé ».
C'est aussi du blé, tu en as besoin pour vivre. Je viens d'acheter un piano c'est pas la maison de disques qui l'avance, tu vois ce que je veux dire? Alors faut pas qu'on vienne me faire chier, d'ailleurs personne ne vient ». Déjà demain. « Là, je suis déjà dans autre chose, tu vois. C'est pour ça que c'est long aussi. Lorsque je travaille, sur Les vestiges par exemple, et que je suis une idée qui est belle mais n'a rien à voir avec le projet, ça m'emmène ailleurs. Donc… tout ça prend du temps. Lawrence clais batterie lipo tattu. Mais j'ai déjà des morceaux pour la suite. […] Tu sais, les autres font un métier, pas moi. Moi je vis. C'est la première fois pour toi mais ici, il y a une part de mon âme ». Julien Dodon