Les leçons de l'Évangile Évidemment, Matthieu ne raconte pas cette histoire uniquement pour le plaisir de voir Jésus triompher de ses ennemis, elle constitue un quadruple enseignement pour son lecteur. Tout d'abord, il lui apprend qu'à Jérusalem, il y a de la division: les Judéens ne sont pas unis en un bloc compact d'hostilité ou d'amitié. Ensuite, l'évangéliste dévoile l'hypocrisie des autorités qui deviendra encore plus manifeste lors de la Passion lorsque les grands prêtres voudront éviter d'arrêter Jésus pendant la fête pour éviter les mouvements de foule (Matthieu 26, 5) ou lorsqu'ils admettent que l'argent qu'ils ont versé à Judas est le prix du sang (Matthieu 27, 6). La troisième leçon est que les valeurs vont être inversées. Non seulement Jésus annonce que collecteurs d'impôts et prostituées auront accès au royaume de Dieu, mais qu'ils seront les premiers. Dernière leçon, et la plus importante, Dieu, comme le père de la parabole, ne semble pas s'attacher aux discours et aux apparences: pour lui, seuls les actes comptent.
Cependant, quelque soit notre réponse, soulignons que Dieu demeure éternellement bienveillant à notre égard. Il nous prend sous son aile, nous protège tel un père envers ses enfants. Dans cette perspective, l'adjectif possessif « mon » souligne un lien individuel, profond et intime de Dieu avec chacun d'entre nous. Le mot « enfant » révèle l'infini tendresse et la protection de Dieu. Mais Dieu, sous son regard protecteur, voit aussi notre immaturité car l' « enfant » est un être en devenir. L'être humain, tel l'enfant cité dans ce passage, est donc un être en perpétuel croissance spirituelle. Il se doit de travailler la vigne, c'est à dire, qu'il a la responsabilité de faire fructifier les fruits qu'il a semés en contribuant à la construction de ce monde, à son développement, à son changement. Le message de cette parabole des deux fils fait encore écho en nous aujourd'hui. Nous pouvons être tantôt le 1 er fils, tantôt le 2 ème. Nous pouvons être réfractaire, refuser Dieu dans notre vie, puis prendre de la distance et nous repentir en prenant le chemin que nous offre le Christ et en essayant, comme je l'ai dit précédemment, de contribuer à la construction d'un monde meilleur.